Histoire du tableau

 

Les jeunes femmes enseignantes de français s’en vont parfois exercer leur métier
à l’étranger. Il a été prévu un visa d’échange pour cela, des universités prestigieuses
pour les maris et des écoles françaises pour les enfants.

Mais ce qui n’a pas été prévu, c’est le peintre, rencontré par hasard dans le bas de la ville, bas fond à vrai dire, et le peintre ne serait rien, mais il y a le tableau du peintre,
et le tableau du peintre ne serait rien encore, mais il y a les couleurs du tableau
du peintre…

Et alors il ne s’agit plus de visa d’échange, ni d’enseignement, ni de mari, ni même d’enfant. Certains parleront d’empoisonnement, d’autres d’ensorcellement…

Résumé :

Le « je » de ce court roman est une bonne mère de famille, enseignante de français à l’étranger, expatriée donc dans une ville qui n’est pas nommée mais qui semble être New-York. La première partie du récit vise à nous introduire cette famille, du point de vue de la femme, normale et équilibrée, quoique très centrée sur l’éducation des enfants.

Jusqu’ici tout va bien … Mais un jour, elle rencontre un peintre étrange qui l’introduit dans son atelier. Il vient de terminer une toile et lui montre. Cet acte anodin va changer la vie de toute une famille. Car la femme va être saisie d’une étrange obsession envers ce tableau, qui semble être un amas de couleurs, type peinture abstraite. « Je fus saisie. Une vague d’émotions déferla sur moi.»

Alors qu’elle affirmait n’avoir aucun intérêt envers la possession de biens matériels – la famille lui suffisant -, posséder le tableau va devenir une obsession qui va opérer un renversement à la fois dans son mode de vie, ses valeurs, et ses centres d’intérêt. « La toile m’avait emprisonnée. […] Elle m’étouffait, elle était gigantesque, j’étais noyée dans ses couleurs, prise jusqu’au cou. »

La peinture lui apporte l’instabilité, le mouvement qui lui manquait pour vivre pleinement. À partir de là, s’ensuit une longue descente aux enfers, d’autant plus terrible qu’elle est au départ volontaire. Et la frontière entre raison et folie devient de plus en plus floue. « Je me dis : « Voilà la folie ! » Mais je n’avais aucune peur. J’avais cru à un état vraiment autre, dans lequel seul un cataclysme pourrait me faire verser. […] Tout comme mon ancienne vie, tout comme mon état présent, la folie était un état contigu à moi, facilement interchangeable, égal en tous points aux autres. »

Critique

Indubitablement, il s’agit du livre d’un grand écrivain qui a le don inouï (qu’elle partage avec le conteur d’Arthur Gordon Pym) de nous faire croire, sans retenue aucune, aux histoires les plus extraordinaires. ») - Jérôme Garcin, Les Nouvelles Littéraires.

Écriture rare, à l’inverse des débordements lyriques par où s’écrit, actuellement, la parole des femmes. » - Catherine Clément, Le Matin.

Quelque chose de magique parle à travers ce livre, une vibration venue d’ailleurs. »
Matthieu Galey, L’Express.

Voici une espèce de petit chef-d’œuvre qu’il faut absolument ne pas perdre. »
Françoise Ducout, Elle.

Extrait

Prix littéraire :  Histoire du tableau à reçu le prix Marie-Claire Femmes 1991.

 

histoiretab

Maison d'édition : JULLIARD.
Collection : Littérature.
Parution : 1977
Disponible en : Folio (n° 2247).
ISBN : 207038361X


Roman.
160 pages.