Madame Figaro, 20 mars 2010 – Alexandre Fillon


« BONJOUR, ANNE » DE PIERRETTE FLEUTIAUX
EN FORME DE MISSIVE, HOMMAGE À ANNE PHILLIPE, DISPARUE EN 1990.

Elles se sont connues en 1974. Trentenaire timide, Pierrette Fleutiaux commençait à batailler avec les mots, à bâtir une oeuvre singulière. Anne Philipe était alors âgée de cinquante-sept ans. Celle qui avait été l’épouse du comédien le plus célèbre de son temps ne tarda pas s’enflammer pour le manuscrit de Pierrette Fleutiaux, l’apprentie romancière et nouvelliste. Toutes deux allaient ensuite devenir amies, se fréquenter régulièrement jusqu’en 1990, où la maladie viendrait briser leur. Anne Philipe a laissé derrière elle « une trace lumineuse que ne doit pas oublier la littérature » a représenté rien de moins que « la première femme accomplie », Constitué non seulement un « jalon capital» dans son histoire personnelle, mais un « trait à marquer dans l’histoire des femmes ». Aussi touchant qu’original, ce superbe texte parle magnifiquement de la transmission. Vibrante lettre à une amie perdue, « Bonjour, Anne » émeut par sa justesse, sa nécessité. Pierrette Fleutiaux donne à la fois envie de replonger dans la bibliographie d’Anne Philipe et fait regretter de n’avoir pas eu la chance de la rencontrer.

Alexandre FILLON, Madame Figaro ( 20 mars 2010 ).