La forteresse

 

Celui qui habite la forteresse, qui en fait partie au point que ses organes sont du même matériau, est-il bien convaincu qu’elle existe ? Il célèbre ses Boucliers, sa Grande Boucle, ses habitants étroitement soudés, et lorsque, au fur et à mesure de ses explorations, chacune de ces inamovibles parties semble se défaire, il ne se tourne qu’avec plus d’ardeur vers la suivante : il court de plaque en plaque, du sol à la voûte. La forteresse entière n’est-elle que le vide entre ses parties, ses habitants sont-ils tous Entamés, en a-t-il toujours été ainsi, que s’est-il passé ? Celui dont la vision s’est ainsi renversée ne retourne pas se lover sur la paroi familière, ne s’élance pas par la lucerne découverte vers un ciel imaginaire. Héros six fois différent d’une aventure fondamentalement la même, nous le retrouvons à la fin, rescapé de la plus grande accélération de l’Histoire ; il avance vers le peuple des tournesols humains, il les voit et son coeur rit de bonheur.

La tension qui vibre dans la voix de Pierrette Fleutiaux, son originalité naturelle lui ont valu dès son premier roman d’être saluée par la critique comme une révélation.

Avec ces six nouvelles, elle poursuit la recherche passionnée, commencée dans ses  précédents livres, d’un lieu possible qui n’est pas la réalité de fer dont on nous rebat les oreilles, mais encore moins quelque ailleurs mythique ou fantastique. La prescience d’un univers qui n’appartiendrait plus à l’homme place ses personnages sur cette ligne toujours précaire d’où peut s’entrevoir le monde le plus simple, celui du rire et de la tendresse première.

Extrait

Critique

Photo couverture : Pierre Faucheux/AFP/Ph. © Diana Mara Henry 1979.

 

la_forteresse

Maison d'édition : JULLIARD.
Collection : Littérature.
Parution : 1979
ISBN : 2.260.00175-0


Nouvelles.
181 pages.